Parachat Tétsavé
Lorsque le Cohen Gadol (grand prêtre) rentrait dans le Beth Hamikdach pour y faire son service, il devait être habillé des huit habits qui lui étaient réservés. Un d’entre eux était le manteau de couleur bleu azur. Au bas de celui-ci, pendaient soixante-douze petites cloches en or, qui produisaient des sons lorsque le Cohen Gadol se déplaçait.
Le Ramban explique que le but de ces petites sonneries était de faire savoir que le Cohen Gadol allait entrer dans le sanctuaire pour y servir son créateur. Car toute personne qui pénètre dans le palais royal, sans s’y faire introduire par un membre de la cour, est passible de mort. Le Cohen Gadol demandait donc, par l’intermédiaire de ses cloches, l’autorisation de pouvoir rentrer servir le Tout Puissant.
Cette explication reste cependant difficile à comprendre. Si c’est ainsi, pourquoi la Thora n’a pas ordonné aux autres Cohanim de se vêtir également d’un manteau avec des clochettes ?
Le Rav Pinkouss propose une approche très intéressante. Le service du Cohen Gadol représente le service particulier des grands Tsadikim, et le service des Cohanim simples représente le service quotidien de chaque juif, comme par exemple : ‘les tsitsit, les Téfilines, la prière ainsi que toutes les Mitsvot’.
La Thora est venue nous enseigner un principe fondamental. Toute personne qui souhaite faire un acte de piété supplémentaire à ses strictes obligations, a le devoir de recevoir ‘une permission’. C’est-à-dire qu’il doit faire savoir qui il est, quelles sont ses actions, et s’il est à la hauteur de ses actes. Le Talmud raconte dans le traité de Baba Kama (page 59 b) que Elazar Zéira avait pris l’habitude de se chausser de chaussures noires, habitude qui était réservée à l’époque aux gens en deuil. Les hauts placés de la Rabanout le rencontrèrent et lui demandèrent la raison de cette habitude bizarre. Il leur répondit : « Je suis en deuil sur Yérouchalaim ! » Ils lui rétorquèrent : « Penses-tu avoir le niveau de t’endeuiller sur le Beth Hamikdach ? » Ils le mirent en prison, et le libérèrent qu’après avoir entendu qu’il était un grand Tsadik et qu’il était à la hauteur de ses actes.
Par contre, pour les Mitsvot quotidiennes, chaque juif a le devoir de les accomplir indépendamment de ce qu’il est. Qu’il soit un Tsadik ou un impie, il a le devoir de servir son créateur. Personne n’est en droit d’argumenter et dire : « Suis-je à la hauteur de faire telle ou telle Mitsva ? » Les Mitsvot sont une obligation pour tout le monde sans exception…
Un jour dans l’année, le Cohen Gadol rentrait dans le Beth Hamikdach sans son manteau à clochettes, le jour de Yom Kippour. Il rentrait servir dans le saint des saints avec quatre habits seulement. A priori, ce service si important aurait dû être introduit par le son rituel des clochettes ?
La Thora nous apprend ici un élément supplémentaire très important. Le saint des saints, endroit où demeure l’Arche Sainte, résidence des Tables de la Loi, emblème de l’étude de la Thora, est accessible à tous les juifs. C’est-à-dire que de même que le Cohen Gadol n’avait pas besoin de se faire entendre pour entrer dans le Kodech Hakodachim, ainsi, chaque juif a le devoir d’accéder à l’étude de la Thora, et ne doit pas se cacher derrière l’argument : « Suis-je vraiment à la hauteur de l’étude de la Thora. Ai-je le droit de me prendre pour un grand Tsadik ? La Thora est venue nous apprendre que pour l’étude de la Thora, on ne doit pas se poser la question de savoir si on a le niveau, car la Thora à l’instar du Kodech Hakodachim est accessible à chacun sans introduction.
Halaha : Pour que le Kidouch soit valide, il doit être récité dans la pièce dans laquelle on mange. Par conséquent, si on a dit le Kidouch et qu’on est parti manger dans un autre endroit, on n’est pas quitte de la Mitsva du Kidouch.
Que doit-on manger pour valider le Kidouch ? La quantité minimum de ‘Cazaït’ (soit 30 grammes) de gâteau ou de pain. Cependant, celui qui a mangé des fruits, même en grande quantité, n’a pas validé son Kidouch par cette consommation.
Chabbat Chalom