Parachat Dévarim
Dans les premiers versets de la Paracha, la Thora nous dit : « Voici les remontrances que fit Moché à tout le peuple d’Israël, dans la vallée du Jourdain, etc…, après avoir frappé (et vaincu) Si’hon le roi d’Emori… ».
Rachi explique la raison pour laquelle Moché Rabénou vit le besoin d’attendre la conquête de Si’hon et Og, avant de commencer ses remontrances.
Voici ses paroles : ‘Moché se dit à lui-même, si je les réprimande (les Béné Israël) avant qu’ils n’entrevoient l’extrémité de la Terre, ils diront : « Qu’est-ce qu’il nous veut celui-là ! Qu’est-ce qu’il a fait pour nous ! Il ne cherche qu’à nous enquiquiner et à nous trouver des arguments, car il n’arrive pas à nous faire rentrer en Israël ! » Pour cela, Moché attendit jusqu’à ce qu’il fit tomber Si’hon et Og de devant eux, et qu’il les fasse hériter leur terre, et ensuite il les réprimanda. (Fin de Rachi)
A priori, l’explication de Rachi semble difficile. Nous nous trouvons à la fin des quarante années de va-et-vient dans le désert. Les béné Israël ont eu le mérite de sortir d’Egypte, de voir la coupure de la mer, de recevoir la Manne de ciel, etc… tout cela grâce à Moché. Comment auraient-ils pu prétendre que Moché ne leur avait rien apporté dans la vie !
Le livre ‘Biniane Ariel’ explique que Moché expliqua aux Béné Israël la raison pour laquelle il avait repoussé sa réprimande jusqu’à ce jour. Il leur dit :
« -Lorsque je vous ai fait sortir d’Egypte, vous avez dit : « Par haine de D… contre nous, Il nous a fait sortir d’Egypte etc… ».
-Lorsque je vous ai donné la Manne, vous avez dit : « …Et notre âme est dégoutée de ce pain défectueux… »
-Tout ce que je vous ai donné, n’était pas bon pour vous !
Je me suis donc dit, qu’il m’incombait de faire quelque chose de bien pour vous, afin de pouvoir vous réprimander. Maintenant que j’ai frappé Si’hon, j’ai fait quelque chose de bon à vos yeux, c’est maintenant le moment de vous parler. »
On apprend de cet enseignement, un principe fondamental. L’homme n’accepte de remise en cause que de quelqu’un en qui il peut s’identifier, que de quelqu’un pour qui il ressent une valorisation. Un sentiment de reconnaissance à l’égard d’une personne est déjà suffisant pour accepter son reproche et décider de s’améliorer.
Dans cette période extraordinaire dans laquelle Hachem nous montre combien il est proche de nous et combien il se soucie de notre sécurité, c’est le réel moment pour accepter ses ‘exigences’ et nous renforcer dans notre engagement dans la Thora et dans les Mitsvot.
Même si tout au long de l’année on a des fois l’impression qu’Hachem ne fait pas grand-chose pour nous, il y a des moments forts dans lesquels tout le monde ressent la proximité d’Hachem de manière particulière. Il est donc important d’analyser l’ampleur des miracles qu’Hachem fait avec nous.
La réelle ampleur des miracles d’Hachem, seuls nos ennemis la connaisse, nous, nous ne connaissons qu’une facette, qu’un pourcentage. Eux savent qu’est-ce qui a été déjoué, nous, nous l’imaginons.
L’aboutissement de cette analyse doit nous amener à nous renforcer dans notre croyance et dans notre pratique.
Nous espérons que la délivrance arrivera rapidement, amen.
Halakha : Certains ont l’habitude de faire une marque sur la hala, avec le couteau, avant de dire la Bérakha du Motsi. La raison à cela est pour diminuer au maximum l’espacement entre la bénédiction et le gouter.
Cependant, d’autres décisionnaires, notamment le Caf Ha’haïm, le Tsla’h et d’autres, pensent qu’il ne faut pas faire d’entaille dans le pain, car ça lui enlève son titre d’’entier’.
Chacun, par conséquent, suivra son habitude.
Chabbat Chalom