Parachat Pin’hass
Lorsque la Thora énumère, dans notre Paracha, les noms des familles d’Israël, le verset ajoute à chaque nom, la lettre Hé en début de mot, et la lettre Youd en fin de mot. Par exemple, la famille de Phalou devient après le rajout :‘Hapaloui’, et ainsi de suite pour toutes les autres familles.
Le Midrach explique que la raison à cela est que les nations du monde se moquaient et dénigraient le peuple d’Israël, et disaient : « Est-ce que ce peuple pense-t-il que toutes ses mères n’ont pas étaient abusées par les égyptiens, pendant son passage en Egypte ? Si les égyptiens tenaient en main les clés de leur liberté, n’avaient-ils pas possession de leurs épouses !! »
Pour cette raison, Hachem est venu lui-même témoigner de la pureté de filiation du peuple d’Israël, en ajoutant les lettres de Son Nom, qui sont le Youd et le Hé, à toutes les familles d’Israël.
La Guémara dans le traité de Guitine rapporte : « Chaque jour, quatre vents soufflent, des quatre coins du monde. Le vent du Sud, le vent du l’Est, le vent de l’Ouest et le vent du Nord. Le vent du Nord accompagne, cependant, tous les autres vents. Le vent du Sud est le plus dur de tous, et sans l’intervention du fils de ‘netz’ pour le retenir, il détruirait le monde entier. »
Le Ben Ich Haï explique que cet enseignement fait allusion aux quatre groupes de gens qui ne recevront jamais la présence Divine : Le groupe des hypocrites, le groupe des menteurs, le groupe de ceux qui disent de la médisance et le groupe des moqueurs.
Le vent du Sud, qui est le plus dur, fait allusion au groupe des moqueurs qui dévastent tout par leur moquerie. En effet, la moquerie a la force de dévaluer les enseignements les plus profonds et les idées les plus sérieuses. Mais demande le Ben Ich Haï : « Que signifie l’idée qu’il n’y a que le fils de ‘nets’ qui puisse le contrôler et le maintenir ? »
Il répond avec l’appui de la Guémara dans Chabbat (page 104 a) qui enseigne la signification allusive de toutes les lettres de notre alphabet hébraïque. Le Talmud enseigne qu’il existe deux sortes de Noun. Le Noun replié sur lui-même, et le Noun qui s’étend sur son long. Le premier est utilisé en milieu de mot, le second en fin de mot. Le Noun vient faire allusion au terme de ‘nééman’, c’est-à-dire à ‘l’homme qui a confiance en D….
Il vient donc nous apprendre que celui qui a confiance en D…, dans ce monde et qui est donc replié sur lui-même en signe de soumission au créateur, s’érigera et se teindra avec toute sa hauteur et avec dignité dans le monde futur à l’instar du Noun final qui s’étend sur tout son long.
La lettre Tsadik vient également nous enseigner la même idée. Si l’homme se conduit comme un tsadik replié sur lui-même en soumission à Hachem dans ce monde, il se tiendra comme un Tsadik haut et droit dans le monde futur. Demande le talmud : « Pourquoi nous enseigner la même idée deux fois, l’une par le Noun et la deuxième par la lettre Tsadik ? Le texte répond : Pour nous apprendre que plus l’homme se soumet à D… dans ce monde, plus il sera grand dans le monde futur. C’est donc pour cette raison qu’il fallait deux lettres pour nous l’apprendre.
Le Ben Ich Haï conclut, que le fils du netz est celui qui a accompli le Noun et la Tsadik, qui forment le mot ‘netz’. Celui qui se soumet à la volonté d’Hachem, lui seul, a la force de contrer la tempête dévastatrice des moqueurs. Voilà ce qu’est venu nous apprendre ce texte, que sans l’intervention du fils du nets, le vent du Sud aurait dévasté le monde entier.
Halakha : Lorsque le père de famille fait la bérakha du Motsi sur les deux pains, et que les autres membres de la famille ne disposent que d’un seul pain devant eux, ou bien qu’ils n’en n’ont pas du tout, ils ont le devoir de goûter du pain sur lequel le père de famille a fait le Motsi, afin de s’acquitter de la mitsva de ‘Le’hèm michné’.
Cependant, si chaque personne dispose de deux pains, il n’est pas nécessaire de goûter du pain sur lequel le père de famille a fait la bérakha.
Chabbat Chalom