Parachat Michpatim
Au début de la Paracha, la Thora nous enseigne la procédure à suivre lorsqu’on possède un serviteur juif. Le verset dit : « Lorsque tu achèteras un serviteur Hébreu, il te servira pendant six années, et au début de la septième année il retrouvera sa liberté. S’il rentre chez son maître célibataire, il sortira de chez son maître célibataire, s’il rentre (chez son maître) ‘marié’, son épouse sortira avec lui. »
En quoi ce texte est-il tellement important, qu’il a été retenu comme ‘premier texte’ après le don de la Thora ; n’y avait-il pas d’autres sujets plus fondamentaux que celui-ci, pourquoi avoir donné la préséance à ce texte ?
En dehors de l’explication au sens simple, Rav Yéhouda Moualèm explique que la Thora est venue nous faire allusion au passage de l’homme dans ce bas monde. En effet, la Thora est venue nous apprendre des notions fondamentales.
Le ‘serviteur Hébreu’ fait allusion à l’homme juif, car chaque juif est venu dans ce monde pour servir son créateur. Celui qui arrive à anéantir toutes ses tentations au service d’Hachem est appelé ‘Serviteur’, comme le cas de Moché Rabénou qui a été appelé ‘Serviteur de D…’. Par conséquent chaque juif est appelé ‘serviteur’, car le but de sa création est qu’il puisse atteindre le niveau de ‘serviteur’.
D’autre part, l’homme commence à connaitre son créateur à l’âge de dix ans, comme la Michna dit dans Pirké-Avot (chapitre 5, michna 24): « A l’age de dix ans [l’enfant est suffisamment mature] pour [étudier] la Michna. » L’étude de la Michna représente le début d’une réflexion sur l’enseignement de la Thora.
Le verset vient donc nous dire : « Il servira son maître pendant six ans », c’est-à-dire que le juif servira son créateur pendant les six dizaines d’années qui constituent sa vie, de l’âge de dix ans jusqu’à l’âge de soixante-dix ans ; « et dans la septième année il trouvera sa liberté », vient faire allusion qu’après les soixante-dix ans de vie, l’homme est appelé à quitter ce monde, et il devient alors libre de l’accomplissement des Mitsvot.
« S’il rentre célibataire, il sortira célibataire… » ; L’homme vient dans ce monde sans rien, il est donc comparé au serviteur qui rentre chez son maitre seul. La Thora vient nous apprendre que si l’homme qui est venu vide dans ce monde, n’utilise pas le temps dont il dispose au service de l’étude de la Thora et au service des Mitsvot, il sortira de ce monde vide comme il est arrivé, et personne ne pourra venir à son secours après ses cent vingt ans de vie.
« S’il rentre étant marié, son épouse sortira avec lui », si l’homme consacre sa vie à l’étude de la Thora et au service d’Hachem, ses fruits l’accompagneront après sa mort jusqu’au monde futur. La Thora est appelée ‘épouse’, comme le Talmud dit dans Yébamot : « L’homme qui a étudié toute sa vie est appelé ‘marié’», le serviteur marié fait donc allusion à un homme qui a investi sa vie au service de son créateur, et que ses bonnes actions l’accompagneront au moment voulu.
Au moment où j’écris ces lignes, mon esprit est encore troublé de la tragédie qui s’est passée hier. Une famille (parents + quatre enfants) qui a fait appel à une société de désinfection, à son domicile à Jérusalem, vient de vivre un cauchemar. La famille a réintégré le domicile hier. Les deux filles qui ont retrouvé hier leur domicile sont mortes intoxiquées. Les deux garçons sont dans un état très grave (désespéré) à l’hôpital. Le père est également hospitalisé, la mère est sortie aujourd’hui de l’hôpital.
Ce monde se montre parfois encore plus éphémère qu’on ne le pense. Cela nous rappelle que chaque moment de vie dont nous bénéficions nous devons l’investir dans la Thora du mieux qu’on le peut.
Halaha : Si quelqu’un préfère réciter le Kidouch sur du pain, pour une raison gustative uniquement, il peut le faire d’après l’avis du Beth-Yossef (séfaradim). Cependant d’après l’avis du Rama, on ne peut donner préséance au pain que si on ne peut vraiment pas consommer de vin, ou bien si on a fait un vœu de ne pas boire de vin.
Chabbat Chalom