Parachat Chémote
La Thora nous raconte que Paro (le pharaon) s’adressa aux deux sages-femmes principales du peuple d’Israël, et leur demanda de tuer tous les garçons qui allaient naître.
Qui étaient ces deux sages-femmes ? Il s’agissait de Yo’hévède et de Myriam. Yo’hévède, qui était également la mère de Moché Rabénou, était considérée à cette époque comme la femme la plus importante du peuple d’Israël. Elle était âgée de cent vingt-trois ans, était la propre fille de Lévi, et faisait partie des soixante-dix personnes qui vinrent de la terre de kénaane pour s’installer en Egypte. Myriam était une prophétesse et sœur de Moché Rabénou.
Or la Thora nous les présente sous les noms de Chiffra et Poua, et Rachi explique que Chiffra était Yo’hévède, et on l’appela Chiffra car elle embellissait les nouveau-nés, et Poua était Myriam, et on l’appela Poua car elle calmait les nouveau-nés par ses paroles.
Pourquoi la Thora préféra nous présenter ces deux grandes Tsadikot par des noms qui ne représentaient que l’exercice de leur travail, et qui peut nous laisser croire qu’elles n’étaient que de simples accoucheuses, alors qu’en réalité elles se mirent en danger pour sauver des milliers d’enfants juifs, et qu’en plus elles avaient un niveau spirituel très élevé ?
Le Rav Pinkouss propose une approche très intéressante. Lorsqu’un bébé est très malade, à l’hôpital, tous les médecins et infirmières se trouvent à ses côtés pour essayer de le sauver, et qu’on voit à ce moment-là une femme qui parle avec douceur avec cet enfant et qui rigole avec lui, on peut être certain qu’elle est sa mère. Car toutes les autres personnes qui entourent l’enfant sont occupées à des choses plus importantes, et n’ont pas le temps de s’affairer à d’autres préoccupations que les leurs. La mère, par contre, dans son amour profond pour l’enfant, trouve le temps même pour les petits détails.
Yo’hévède et Myriam, aussi, lorsqu’elles se mirent en danger pour sauver des milliers d’enfants, ne purent encore prouver qu’elles étaient les ‘mamans’ du peuple d’Israël. Ce n’est que lorsqu’elles s’occupèrent des nouveau-nés, alors que les Égyptiens avaient ordonné de les jeter dans le Nil, et que le danger était omniprésent, et ceci avec toute la patience et la délicatesse qu’une maman donne à son enfant, dans les plus petits détails, et qu’elles réconfortaient les bébés par leurs paroles ; qu’elles purent prouver qu’elles étaient les mères du peuple d’Israël.
C’est pour cette raison que la Thora s’est obstinée à nous les présenter sous ces noms, car c’est par ces noms qui montrent leurs actes dans les petits détails, qu’elles méritèrent de construire les maisons des Cohanim et des Léviim.
On raconte sur un grand Roch Yéchiva de la génération précédente, Rabbi Chlomo Héymane, qui s’était lui-même investi intégralement dans l’étude de la Thora, et son épouse s’occupait de marier des jeunes filles orphelines. Une fois, lorsqu’ils étaient sur le point de sortir pour assister au mariage d’une orpheline, qui avait été organisé de A à Z par la Rabbanite, Rabbi Chlomo demande à son épouse : « As-tu acheté des fleurs pour la Mariée ? » La Rabbanite lui répond : « J’ai pensé qu’on ne doit peut-être pas en faire autant, surtout qu’il s’agit de l’argent ramassé de la Tsédaka ! » Rabbi Chlomo lui répond : « Non et non, va vite acheter des fleurs pour la mariée ! »
On apprend de cette histoire qu’en dehors du fait que le Rav s’est soucié que la mariée ne se sente pas différente des autres mariées, il lui était important que son épouse ne se comporte pas comme la responsable d’une caisse de tsédaka, mais comme la propre mère de la Mariée.
Souvent, les petits détails font de grandes différences….
Halaha : Une personne qui habite seule, par exemple une veuve, et qui ne sait pas faire le Kidouch par elle-même, une autre personne peut venir lui réciter le Kidouch et l’en acquitter, et cette dernière n’a pas besoin de rester consommer quelque chose sur place, car même lorsqu’elle ne s’acquitte pas à elle-même elle peut acquitter une autre personne.
Chabbat Chalom