



C’est vrai, Min’ha et Arvit se trouvent dans l’app et pourtant, à date de rédaction de cet article (mai 2025), la prière de Sha’harit n’est toujours pas dans CalJ. Pourquoi donc ?
Pourquoi les prières dans CalJ ?
Le tout premier texte que j’ai décidé d’intégrer dans l’app, à l’époque en 2010 sur mon iPhone 3G, fut le Bircat Hamazone : tout simplement car j’avais moi-même besoin d’en disposer partout, au travail, en dinant avec des amis, etc. Or, quel meilleur moyen de l’avoir dans la poche, que de l’avoir dans ma propre application iPhone ? (Car après tout j’étais le tout premier utilisateur de mon app, et c’est avant tout pour moi-même que j’ai entrepris de la développer.)
Et, du fait que CalJ connaisse tout de la date du jour (est-ce Rosh Hodesh ? Est-ce Hanouka ? etc.), j’ai profité de l’occasion pour en faire un Birkon un peu « intelligent », qui n’affiche que les paragraphes utiles pour le moment-même où on récite le texte, ce qui aide à rester concentré et évite les oublis et les erreurs.
Quelques années plus tard, vers 2012 ou 2013, je me trouvais dans une fête de mariage, c’était l’heure de ‘Arvit, et il n’y avais pas assez de sidourim pour tout le petit groupe d’hommes qui voulaient prier dans un coin de la salle, si bien que nous avons dû faire la prière par cœur. C’est ce soir-là que j’ai décidé de m’atteler à intégrer la Tefilat Arvit dans CalJ. Je me suis mis au travail la nuit-même, dès mon retour du mariage.
Quelques années plus tard encore, j’ai ajouté Min’ha, parce que je me trouvais dans un job où il n’était pas facile de s’échapper tous les après-midi jusqu’à la synagogue la plus proche à Paris, et prier en ya’hid dans une petite salle de réunion au bureau était ma seule option. Là encore, le plus confortable restait d’avoir le texte de la tefila dans la poche.
Pourquoi est-ce un gros travail d’ajouter une prière dans CalJ ?
En somme, j’aurais pu me contenter d’une sorte de copier-coller depuis une des nombreuses sources sur le Web où trouver les tefilot (bien que, pendant la période 2011-2015 il n’y en avait pas des masses). Ou bien, encore plus paresseux : une simple photo des pages d’un sidour papier. Mais, ce n’est pas ce qui m’intéresse (en plus du fait que vous vous seriez retrouvé avec une app à plusieurs centaines de méga-octets, à l’époque c’était inconcevable). Je suis un programmeur, comme vous le savez, et s’il n’y a rien à programmer, pourquoi ne pas tout simplement laisser les gens (ou moi-même) transporter leur sidour ?
Cela me plaît que, dans mon app, les prières s’auto-composent en fonction de la date (comme mentionné plus haut). Pour le Bircat Hamazone, les différentes possibilités de situations sont limitées (Pourim, ‘Hanouka, Pessa’h, etc.), et la quantité de code qu’il faut introduire dans le texte reste sous contrôle. Pour Min’ha, c’est déjà un peu plus complexe (dit-on le Vidou’y ? est-ce un jeûne public ?). Faire une page qui sache s’adapter convenablement selon un algorithme requiert plus de temps et de travail.
Or, entre toutes les prières, Sha’harit est la plus touffue : non seulement le texte lui-même est, de loin, le plus long, mais c’est aussi celui dans lequel il y a le plus de combinaisons possibles (les psaumes spécifiques au jour, les ta’hanoun, et la parasha hebdomadaire, notamment).
Et donc, pourquoi pas Sha’harit ?
Comme chacun sait, je suis tout seul à m’occuper de cette application. Je l’écris, je la fais évoluer, je corrige les bugs qui, inévitablement, s’y trouvent, et tout ceci bénévolement sur mon temps libre, car ce n’est qu’un hobby. Par conséquent, il y a obligatoirement des choix à faire. J’ai eu le temps de faire certaines choses dans l’app, je planifie sDv de développer toute une liste d’autres fonctionnalités (liste sans cesse croissante), et il y a d’autres choses que je pense ne pas pouvoir faire.
La Tefilat Sha’harit est un énorme travail, et cela n’a pas été ma priorité car, essentiellement — contrairement à Min’ha entre deux portes au bureau, ou Arvit derrière un arbre à un mariage — la prière du matin nécessite les téfilines. Or, si j’ai mes téfilines avec moi (maison, synagogue, avion etc.), évidemment j’ai aussi emporté un sidour. De plus, il faut souvent un Séfèr Torah, donc la situation est tout à fait différente de celle d’un petit minyan sur le pouce lors d’une garden-party.
Pour toutes ces raison, jusqu’à présent, je n’ai pas investi ma capacité de temps de développement CalJ dans cette fonctionnalité. Cela ne veut pas dire, bien sûr, que je refuse de le faire ! Ce n’est qu’une affaire de répartition de mes disponibilités de temps de bénévolat, qui est hélas limité. Cependant, de nos jours, il existe une multitude d’apps et de sites Web très bien faits, avec toutes les prières, toutes les sources juives, et notamment certaines apps qui font aussi ce que j’ai fait moi pour les tefilot (le texte auto-adapté) ברוך השם !