Parachat Toldote
Un des sujets mystérieux de la Thora se trouve dans notre Paracha. Il s’agit de la dispute qui éclata entre les serviteurs d’Itshak et les bergers originaires de la ville de Guérar. Le texte raconte que les bergers d’Itshak creusèrent un puits, et les gens de Guérar vinrent prétendre que le puits était à eux, ils appelèrent ce puits « éssek », qui signifie ‘dispute’, car ils s’étaient disputés. Les hommes d’Itshak creusèrent un nouveau puits, et les bergers de Guérar vinrent se disputer également sur ce dernier. Le nom du puits fut appelé « Sitna », qui signifie ‘haine’, car il engendra de la haine entre les deux groupes. Itshak prit ses hommes et s’éloigna afin de creuser un autre puits à l’abri des litiges, et personne ne vint revendiquer ce dernier, il appela ce puits « Ré’hovot », qui signifie ‘agrandissement’, en priant à D… de les aider à s’étendre et à s’installer sur la Terre.
Quel est le message de ce texte ? Quelle utilité y vit la Thora pour l’insérer dans ce livre si sacré ?
Les commentateurs rapportent que des secrets y sont allusionnés, et sont accessibles aux grands de la Kabale.
Nous, gens simples, nous nous contenteront de l’explication textuelle du livre ‘taam védaat’, qui peut nous être très bénéfique. La Thora est venue nous apprendre, concrètement, quelle doit-être la manière de réagir lorsqu’une dispute éclate entre des voisins, ou entre des amis, et comment la fuir.
Reprenons l’histoire du texte. Les serviteurs d’Itshak creusent un puits. Viennent les Pélichtim (les palestiniens) et revendiquent « l’eau est à nous !» Conclusion, Dispute !
A ce niveau, les choses ne sont pas encore graves. Mais que se passe-t-il lorsque les choses récidivent : Deuxième dispute ! Là, on n’utilise plus le terme de « éssek-dispute », mais le terme de « Sitna-haine », car la situation se transforme en haine. Si les gens du camp d’Itshak avaient continué à creuser un troisième puits proche des autres, que se serait-il passé ? Comment auraient-ils appelé le troisième puits ? Un terme faisant allusion au meurtre, à la guerre ou similaire…..
Que firent-ils, ils s’éloignèrent. Ils furent suffisamment intelligents pour renoncer à l’affrontement, et se déplacèrent vers un espace moins litigieux. D’ailleurs, ils appelèrent le troisième puits « Ré’hovot », pour nous apprendre que lorsqu’on ne s’entête pas, et que l’on est prêt à renoncer en faveur de la paix, on mérite la bénédiction et l’expansion, et plus on s’éloigne de la polémique, plus on voit la bénédiction venir.
Le Targoum de Yonatane ajoute une précision. Il explique dans sa traduction que le premier puits s’était desséché miraculeusement après la contestation des gens de Guérar. En voyant que le puits s’était desséché, ils le rendirent aux bergers d’Itshak. Revenu aux mains d’Itshak, le puits se mit à faire jaillir de l’eau. Le deuxième puits, même scénario, mais les gens de Guérar ne le rendirent pas aux mains d’Itshak. Ils préférèrent garder le puits sec, que le voir aux mains de leurs ennemis. Ceci nous apprend que lorsque la haine s’installe chez une personne, elle préfère priver son ennemi d’un profit, même si elle même n’en trouve pas d’utilité.
Conclusion : Lorsqu’une dispute éclate, ou est sur le point d’éclater, il est préférable de renoncer et de prendre des distances, car de cette manière la raison qui alimente le feu de la partie adverse s’estompe et s’éteint. De plus si la haine trouve un cœur pour y prendre place, elle devient défavorable pour tous les partis, et a tendance à s’amplifier et à devenir une tornade.
Halakha : Lorsque le chef de famille distribue le morceau de pain à chacun des membres de la maison, il doit faire attention de ne pas le donner directement dans la main de chacun, mais uniquement le déposer devant chaque personne. Car en effet, donner le pain dans la main d’autrui est un signe de deuil. Cependant il faut faire attention de ne jeter le pain dans la direction de chacun car cet acte est assimilé à un mépris vis-à-vis de la Mitsva qu’évoque le pain.
Chabbat Chalom