Parachat H’ayé-Sarah
Au début de la Paracha, la Thora nous raconte le décès de Sarah iménou, et l’empressement d’Avraham pour s’occuper de son défunt et de l’honorer par des oraisons funèbres dignes des Tsadikim.
Rachi rapporte la question suivante: « Pourquoi la Thora a-t-elle juxtaposé l’histoire du sacrifice d’Itshak, qui figure à la fin de la Paracha précédente, à celle du décès de Sarah, qui est évoquée au tout début de notre Paracha ?
Rachi répond : «Pour nous apprendre que la mort de Sarah a été provoquée par l’annonce tragique du sacrifice de son fils, et le fait qu’il passa très proche de l’égorgement et qu’il ne fut pas égorgé, lui causa une ultime émotion qui emporta son âme vers l’au-delà, et elle mourut.(fin de citation)
Rav Pinkouss nous fait remarquer qu’on peut apprendre, de cet enseignement, de grandes et belles leçons. Une d’entre elles est de savoir combien on doit prêter attention aux paroles que l’on raconte à autrui.
Analysons de plus près, nous propose le Rav, la façon et la tournure de l’information qui a été utilisée pour annoncer à Sarah que son fils était sorti vivant du sacrifice sacré. Il a commencé par lui raconter qu’il était parti avec son père dans le but de l’égorger, etc…, mais en fin de compte… tout c’est bien passé ! Si cet envoyé avait commencé son discours en disant qu’Itshak se portait bien, …mais qu’il avait traversé une épopée drôlement dangereuse, Sarah n’aurait pas été frappée d’un choc, elle n’aurait donc pas succombé.
Conclusion, la formulation de son information a été définitive pour Sarah iménou. Cet envoyé a failli à sa tâche, il a attristé au lieu de réjouir…
Dans notre quotidien, on a souvent l’occasion d’informer ou de tenir au courant des proches ou des amis. Par exemple, une personne peut dire à son ami : « Ton fils était dans le bus de l’école qui partait en sortie ?! J’ai entendu qu’il a eu un accident ! Mais tout c’est bien passé ! » Ce petit instant d’incertitude, entre la nouvelle de l’accident et le réconfort que tout c’est bien passé, suffit pour faire battre le cœur de l’interlocuteur. Il n’a pas d’utilité et doit être épargné. C’est vrai que personne n’est mort de ce malaise, mais pourquoi le provoquer si on peut l’éviter. Les exemples sont nombreux, heureux la personne qui entrevoit les choses et qui les anticipe.
Deuxième enseignement : Ne pas retarder d’annoncer une bonne nouvelle à qui elle pourrait apporter beaucoup de plaisir ou de réconfort. Si une mauvaise nouvelle peut des fois déstabiliser une personne, à plus forte raison qu’une bonne nouvelle peut apporter à l’âme une résurrection et une régénération qu’il ne faut surtout pas mépriser. De plus, il faut être vigilant de prévenir par un coup de fil, (ou par whats-up pour les fans de technologie !), si on pense avoir un retard imprévu, pour éviter à un proche de se faire du mauvais sang, et en particulier envers les parents qui sont naturellement inquiets pour leurs enfants.
Rappelons-nous que la mère du peuple juif est morte à cause de la formulation maladroite d’une nouvelle sur son fils ; et que celui qui est porteur de bonnes nouvelles est appelé dans la Thora « homme de bien », comme le verset dit : « Et le roi dit : cet homme est bon, il amène une bonne nouvelle. » (Samuel 2, 18,27)
Halakha : Si les membres de la famille disposent de petits pains individuels devant eux, ils doivent attendre que le chef de famille goûte du pain principal avant de consommer leur propre pain. Cependant, si chaque membre dispose de deux petits pains devant lui, il pourra consommer son pain avant que le chef de famille ne consomme le sien.
Dvar Thora dédié à Ruben Ammar à l’occasion de sa bar-mitsva. Un grand mazal-tov à toute sa famille.
Chabbat Chalom